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Le candidat
Jacques Chirac est né à Paris en 1932 de
parents corréziens de souche. Ses quatre grands
parents étaient instituteurs en Corrèze.
Après des études aux lycées Carnot et
Louis le Grand, un diplôme à l'I.E.P. et un
stage à la Summer School d'Harvard, il entre à
l'E.N.A. en 1957. Etudiant, il est sensible à la
générosité des idéaux
communistes mais il les juge très vite
irréalistes et décide dès lors de
consacrer sa vie au service de l'Etat dans le cadre d'une
démocratie pluraliste rénovée par le
Général de Gaulle. Tout son parcours sera
marqué par son engagement gaulliste allié
à un pragmatisme qui l'éloignera des ultras de
tous bords. Ayant servi au feu durant le conflit Algérien
comme officier, et épousé Bernadette Chodron
de Courcel (1956), qui lui donnera deux filles (Laurence,
Claude), Jacques Chirac entre au cabinet de Georges Pompidou
(1962) comme chargé de mission. Il lui vouera un
respect et une fidélité inébranlables.
Entre temps il a servi pendant trois ans à la Cour
des comptes (1959-1962). La carrière politique de Jacques Chirac
débute en 1967 à Ussel, en Haute
Corrèze, où il est élu
député d'une circonscription rurale
traditionnellement ancrée à gauche. Il y sera
constamment réélu dès le premier tour
et s'y ressourcera sans relâche. Conseiller
Général du canton de Meymac (1964), il devint
en 1970 Président du Conseil général.
Bernadette Chirac, élue Conseillère
générale du canton de Corrèze,
siègera à ses côtés. Secrétaire d'Etat aux Affaires sociales (1967),
puis à l'Economie et aux Finances (1968) dans les
derniers gouvernements présidés par le
Général de Gaulle, Jacques Chirac a
affronté Mai 68 en négociant les accords de
Grenelle dans des conditions parfois romanesques. Il devient
ministre chargé des relations avec le Parlement
(1971), puis ministre de l'Agriculture (1972), puis ministre
de l'Intérieur (1974) : ascension politique
régulière, favorisée par Georges
Pompidou, qui voit en lui l'espoir d'un renouveau. Ministre
de l'intérieur à la mort de Pompidou, en 1974,
il lance « l'appel des 43 » pour favoriser
l'élection de Valéry Giscard d'Estaing. Il est
alors convaincu que le gaulliste Jacques Chaban-Delmas sera
battu par le socialiste François Mitterrand. En
contrepartie de ce soutien, il est nommé premier
ministre au printemps 1974. En 1976, il démissionne
avec fracas et fonde le Rassemblement pour la
République (RPR) en s'opposant aux barons du
gaullisme. Il fait de son nouveau parti une puissante
machine électorale. Il est élu Maire de Paris
l'année suivante (1977). Il sera constamment
réélu à cette fonction,
réalisant deux "grands chelems" en 1983 et 1989. En 1981, il se présente pour la première
fois à l'élection présidentielle contre
Valéry Giscard d'Estaing. Il obtient 18 % des
suffrages. En 1986, après la victoire du RPR et de
l'Union pour la démocratie française (UDF) aux
législatives, il devient premier ministre de la
première cohabitation, avec comme objectif
l'Élysée deux ans plus tard. Mais il est battu
au second tour par François Mitterrand. Il redevient
le chef de l'opposition tout en impulsant des
réformes de fond à la Mairie de Paris (SAMU
social, rééquilibrage vers l'Est, AIMF, carte
Paris-santé, ateliers d'expression
culturelle
). En 1992, il se prononce pour le traité de
Maastricht, contre une partie du RPR. Ce n'est qu'en 1995,
lors de sa troisième tentative, qu'il devient
président de la République face à
Lionel Jospin avec 52,6 % des voix. Le même Lionel
Jospin devient son premier ministre en 1997, quand la gauche
remporte les élections législatives, à
la suite de la malheureuse dissolution de l'Assemblée
nationale.
Son programme pour la sécurité
RESUME : Création d'un conseil de sécurité
intérieure et « regroupement, sous
l'autorité d'un ministre de la sécurité
intérieure, des policiers et des gendarmes ».
Sanctions financières pour ceux qui sont complices de
la délinquance de leurs enfants. Création
d'« établissements d'enseignement
spécialisés » pour les mineurs violents
exclus des filières classiques. Mise en place d'un
« conseil local de sécurité »
présidé par le maire et d'une « justice
de proximité » pour prononcer une peine
immédiate. Le programme évoque
également des « centres éducatifs
fermés » pour les mineurs condamnés pour
des « actes de violence graves ». LE PROGRAMME POUR LA SECURITE : I. La sécurité doit être l'affaire
de tous. Tous les maillons de la chaîne de
responsabilité et d'autorité de la
société française doivent être
renforcés. 1°) Des familles davantage aidées et
responsabilisées - mise en place d'instances d'aides aux familles et de
dialogue parents enfants - généralisation de l'accueil des enfants
avant et après l'école en partenariat entre
les associations et les collectivités locales - procédure d'avertissement familial, pour
permettre au juge des enfants, en cas de carence manifeste
de l'autorité parentale, de rappeler les parents
à leur obligation de surveillance, sous peine
d'amendes. 2°) Un tissu associatif soutenu
financièrement dans ses initiatives sociales et de
prévention 3°) Des communes coordonnant les actions de
prévention et de sécurité au plus
près des citoyens - généralisation autour du maire, ou
à l'avenir du président de la
communauté d'agglomération, de conseils locaux
de sécurité. Ils réuniront l'ensemble
des acteurs de la prévention et de la
répression de la délinquance. Ils
définiront les priorités de la lutte contre
l'insécurité et suivront leur mise en
uvre. A intervalles réguliers, toutes les
informations sur l'activité des forces de
sécurité (police, gendarmerie, police
municipale) et des services judiciaires locaux lui seront
soumises. - possibilité offerte aux maires de mobiliser des
moyens supplémentaires au renfort de l'Etat - pas de municipalisation de la police. 4°) La sécurité restaurée
à l'école - Des plans de sécurité pour
l'école, réunissant autour des chefs
d'établissement, l'ensemble de la communauté
éducative, les parents d'élèves, les
collectivités locales concernées, et les
acteurs locaux de la sécurité, avec deux
objectifs : lutter contre l'absentéisme et faire
pleinement respecter les règlements
intérieurs. Leurs équipes d'encadrement seront
étoffées, les liens avec l'aide sociale
à l'enfance départementale renforcés.
- Pour les élèves renvoyés pour des
faits de délinquance, qui perturbent gravement la vie
scolaire, création par l'éducation nationale
de collèges et de lycées
spécialisés, en partenariat avec les
collectivités locales, proposant un encadrement
adapté. II. Un coup d'arrêt immédiat doit
être donné à la montée des
violences 1°) Une responsabilité qui doit devenir
celle du Président de la République - Pour donner une véritable impulsion politique,
améliorer nos processus de décision et
renforcer la coordination des acteurs de la
sécurité au plan national, création
d'un Conseil de Sécurité Intérieure
placé sous la Présidence du Chef de l'Etat. Il
réunira régulièrement le Premier
ministre, les ministres concernés et les responsables
des administrations en charge (justice, police, gendarmerie,
douane et impôts notamment) - Un Secrétariat général de la
sécurité intérieure placé
auprès du ministre de la sécurité
intérieure sera mis en place pour préparer les
décisions du conseil de sécurité
intérieure. Il sera doté d'un comité
d'évaluation. - Des groupements opérationnels d'intervention et
de soutien seront créés, composés
d'agents des forces de l'ordre, de magistrats et de
représentants des administrations en charge de la
lutte contre la délinquance. Ils pourront intervenir
soit à la demande du conseil de
sécurité intérieure, soit des
autorités publiques locales - Des moyens supplémentaires sont indispensables,
au service de cette politique. Deux grandes lois de
programmation sur 5 ans seront votées, dès
l'été, l'une pour les forces de
sécurité, l'autre pour la justice. 2°) La mobilisation de l'ensemble des forces de
sécurité - En conservant aux gendarmes leur statut militaire,
instauration d'un ministre en charge de la
sécurité intérieure, afin de coordonner
l'action de l'ensemble des forces de sécurité
du pays - Des objectifs clairs de réduction de la
délinquance seront assignés aux préfets
et aux responsables de la sécurité publique,
ce qui suppose une meilleure répartition des forces
de sécurité sur le territoire, et une
présence accrue sur le terrain, notamment la nuit et
le week-end. - Une action résolue pour le
démantèlement des réseaux de
trafiquants, et des réseaux terroristes. Pour ces
derniers: organisation d'un système de vigilance
permanente, renforcement des services de la lutte
anti-terroriste, augmentation de la réserve
militaire, coopération internationale
renforcée. - Mise en place d'une véritable gestion des
ressources humaines des forces de sécurité
(formation, recrutement, délégation des
"tâches indues" à d'autres agents) 3°) La fin de l'impunité - systématisation du traitement en temps
réel des plaintes - encadrement, dans des délais réalistes,
des procédures judiciaires - modernisation de la carte judiciaire et attribution
prioritaire de moyens matériels et humains aux
tribunaux les plus engorgés - création d'une justice de proximité,
inspirée des "justices de paix", pour traiter les
petits délits (peines de réparation, travaux
d'intérêt général, contravention
de 5e classe) - pour la délinquance des mineurs, élargir
la gamme des établissements de placement pour ne plus
traiter de la même façon les adolescents qui
commettent leur premier délit et les
multirécidivistes endurcis. Pour ces derniers,
créations de centres préventifs fermés,
pour les éloigner de leur quartier, sur mesure
judiciaire dans l'attente de leur jugement. Et
création de centres éducatifs fermés,
ayant une double vocation d'éducation et de sanction,
pour casser la spirale qui les conduit
inéluctablement vers la criminalité. - pour restaurer l'ordre républicain, la
dignité de la personne humaine, et respecter la
convention internationale sur les droits de l'enfant,
lancement d'un programme de prisons modernes et
différenciées, selon la nature des infractions
commises, la politique de réinsertion
envisagée et l'âge des délinquants. 4°) Des victimes mieux accompagnées
- Assurer l'accompagnement psychologique des victimes,
particulièrement en cas de violences - Création d'un service d'appel pour l'aide aux
victimes, ouvert 24h/24. - Implication des services de l'Etat et d'auxiliaires
assermentés dans l'exécution des peines - Modernisation et renforcement de notre dispositif
d'aide juridictionnelle. III. Les causes profondes de la délinquance
doivent être efficacement traitées 1°) Un projet pour l'école: - Donner à chaque élève un socle
commun de connaissances, en insistant prioritairement sur
l'acquisition des savoirs fondamentaux: lire, écrire,
compter. - Créer le "collège pour tous" en
personnalisant autant que possible les parcours scolaires
- Améliorer encore les rémunérations
et des progressions de carrière des enseignants des
quartiers exposés à la violence. 2°) Un projet pour la ville : *emploi : relancer la dynamique des zones franches *logement: - détruire et reconstruire un million de logements
en 20 ans ; - associer les régions à la politique du
logement ; - encourager la construction de logements sociaux par des
aides fiscales ; - faciliter l'accession à la
propriété ; - améliorer la qualité de vie ; - favoriser la remise sur le marché des logements
vacants. *services publics : favoriser le retour des services
publics dans les quartiers à travers des "maisons de
services publics" polyvalentes. Mes engagements pour libérer
lécole de la violence 1°) Fixer des règles claires, les
expliquer, les appliquer. - Tout écart de conduite, même le plus
minime, mérite un rappel à lordre : de
lexcuse pour une injure à la sanction pour une
faute grave. Une pleine application des règlements
intérieurs pour que toute infraction, même
apparemment mineure, reçoive une réponse
rapide et juste, aussi souvent que possible sous forme de
réparation. Une lutte contre labsentéisme, premier
symptôme dun enfant à la dérive,
par limplication des parents et une prise en charge
par le psychologue et le médecin scolaire si
nécessaire. - Redonner aux adultes toute leur autorité Augmenter le nombre de surveillants. Assurer les équipes éducatives du soutien
effectif de leur administration (chefs
d'établissement et Inspection Académique) dans
lexercice de leur autorité . Conforter les parents dans leur rôle
éducatif en les informant mieux de la
scolarité de leur enfant et par exemple ouvrir un
bureau des parents dans les établissements où
cest nécessaire. 2°) Prévenir la violence par plus et mieux
d'école - Lutte contre l'échec scolaire et
"l'insécurité linguistique" qui
privilégie le passage à l'acte violent quand
les mots viennent à manquer - Eveil de l'esprit critique qui permette de mettre
à distance la violence virtuelle de la
réalité - Mieux accompagner les établissements dans la
mise en place de dispositifs efficaces en donnant aux
équipes éducatives les moyens dagir. Les
bonnes pratiques existent, nombre d'entre-elles n'ont aucun
coût. Il faut les faire connaître : - Cela passe par des actions concrètes en
direction des élèves : les inviter à assister au conseil de classe quand
leur cas est évoqué pour les associer aux
décisions dorientation qui les concernent ;
donner la possibilité de suivre des classes de
« découverte des métiers » sans
condition dâge ; renforcer le dispositif d'écoute au sein des
établissements des élèves en
détresse ; développer le dispositif de
«lécole ouverte » qui accueille les
élèves le mercredi, le samedi et pendant les
petites vacances autour dactivités culturelles
et sportives et du soutien scolaire ; développer les activités
périscolaires pour les "orphelins de 16 h 30. - Cela passe aussi par des actions concrètes en
direction des parents, comme le développement du
tutorat parental pour aider les élèves dans le
suivi de ses leçons et prévenir les
dérives possibles. - Cela passe par une solidarité accrue entre les
établissements confrontés à la violence
: créer un réseau de sites Internet
centré sur les pratiques innovantes à
disposition de tous les établissements ; ouvrir des centres daides aux écoles et aux
établissements dans tous les rectorats à
limage de ce qui se fait dans lAcadémie
de Versailles. 3°) Donner une réponse adaptée aux
cas les plus difficiles - Parce qu'elle a atteint aujourd'hui un degré qui
n'est pas tolérable, il faut donner un coup
d'arrêt à la violence en traitant le "noyau
dur" des élèves perturbateurs et violents sur
lesquels les actions de prévention nont pas de
prise, tous les professeurs le savent. Pour ceux-là,
qui sont peu nombreux, qui sont souvent bien connus des
rectorats et qui empêchent le fonctionnement normal
dune classe ou dun établissement, une
exclusion s'impose. - A lintérieur des établissements,
par un suivi individualisé de
lélève exclu, dans le cadre par exemple
de classes-relais qui ont fait la preuve de leur
utilité mais qui sont en trop petit nombre
aujourdhui; - A lextérieur des établissements,
dans des structures adaptées, pour un temps
donné, qui permettent à
lélève exclu de poursuivre sa
scolarité et dacquérir les
repères qui lui manquent. Lensemble de ces mesures pourraient
sintégrer, comme je lai proposé,
dans des plans de sécurité associant les
différentes partenaires de lécole. Libérer lécole de la violence, une
volonté politique Le retour à la sérénité est
moins une question de moyens quune question de
volonté politique et détat
desprit. Cest le préalable absolu pour pouvoir porter
lambition que nous devons à nos enfants. Libérer l'école de la violence est pour moi
un impératif pour les cinq années qui
viennent. Cest pourquoi je dis devant vous ma
détermination à accompagner et faciliter
toutes les démarches entreprises avec succès
dans les établissements. Cest pourquoi je dis ma confiance aux acteurs et
aux partenaires de lécole pour trouver les
solutions adaptées, élargir lhorizon
géographique, culturel et social des jeunes et donner
un vrai sens à légalité des
chances. Cest pourquoi je dis ma confiance aux jeunes pour
comprendre que leur avenir se construira non pas à la
marge mais dans la société, riche de promesses
et riche de possibles.
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