Page 8           Vercingétorix n° 25

Le sujet est d'actualité : le gouvernement s'emploie actuellement à trouver de nouvelles solutions afin de lutter plus efficacement contre ce fléau que représente l'insécurité routière.

Les chiffres sont éloquents : près de 8000 morts par an sur nos routes. Les raisons de cette hécatombe nous sont connues depuis des années. Il s'agit principalement de l'alcool et de la vitesse.

De plus, notre département figure parmi les plus mauvais élèves sur le plan national…

Afin de minimiser ces chiffres, les gouvernements successifs se sont employés à explorer de nouvelles voies (permis à points, conduite accompagnée, nouveau code de la route…etc.) avec des résultats plus ou moins probants…

Espérons sincèrement que les nouvelles dispositions permettront de réduire les chiffres en « freinant » nos chauffards, le sujet étant trop grave pour alimenter les éternelles querelles dues aux clivages politiques.

Cependant, je pense qu'il est nécessaire de rappeler qu'il existe déjà un arsenal Législatif et Réglementaire fourni en la matière, et qu'il nous appartient à nous, policiers et gendarmes de terrain, d'en user afin de contribuer,

à notre manière, à cette lutte.

C'est pourquoi je suis amené à m'interroger sur le comportement de certains de nos collègues.

En effet, je vois trop souvent certains « oublier » volontairement de dépister l'alcoolémie sur un conducteur impliqué dans un accident de la route, sachant que celui-ci est ivre et que les conséquences de cet accident devraient être minimes.

Trop de contrôles alcoolémie ou vitesse fictifs, mais figurant réellement sur les papiers officiels et laissant croire à ceux qui veulent l'entendre que la pêche a eu lieu mais qu'elle n'a pas été bonne ! Il est vrai que bien souvent, nous sommes confrontés à des missions plus prioritaires qui ne nous permettent pas d'assurer ces contrôles, mais cessons de faire croire qu'ils ont lieu et ayons l'honnêteté d'assumer nos limites ! Les sacro-saintes statistiques deviendront peut être plus réalistes…

Et cessons d'anticiper les réactions de nos supérieurs. Trop souvent j'entends dire : « l'officier ne suivra pas ; le parquet s'en fout ; on va encore le réveiller ; il l'aura mauvaise »…Nous ne sommes que des agents verbalisateurs et il ne nous appartient pas de

décider de l'opportunité des poursuites ou de juger. Contentons nous de nos attributions : elles sont déjà assez lourdes à porter…

C'est pourquoi les intimidations dont nous pourrions être l'objet ne doivent nullement nous impressionner car on ne pourra jamais reprocher à un gardien de la paix d'avoir fait son travail, mais on saura le sanctionner pour ne pas l'avoir fait dans d'autres circonstances…

N'attendez pas comme moi d'être personnellement touché par la violence routière pour vous sentir concerné par ce problème. Essayez seulement d'apporter votre pierre à l'édifice et vous aurez la conscience tranquille même en cas d'échec.

Je ne veux pas faire la morale, mais dénoncer simplement le laxisme de certains collègues blasés, lassés, qui ne se sentent pas ou plus  concernés par l'alcool au volant et qui peuvent un jour se retrouver comme moi confronté à un « fou du volant », à un criminel potentiel.

A quand la tolérance zéro ?



CSP Louviers