SYNDICAT INDEPENDANT DE LA POLICE MUNICIPALE
Email : fpip@fpip-police.com
Paris, le 18/06/03
Philippe STEENS
Secrétaire Général Adjoint SIPM-FPIP
à
Monsieur Nicolas SARKOZY
Ministre de lIntérieur, de la
Sécurité
Intérieure et des libertés locales
OBJET : Demande
daudience
Monsieur le Ministre,
Je profite de cette date symbolique pour solliciter de votre
haute bienveillance une audience au ministère au sujet de la
Police Municipale. Nous avons été reçus en
septembre dernier et lentrevue nous semble avoir
été constructive.
Un fort vent de mécontentement semble
sélever de nos rangs. Un simple passage sur le site
Internet non officiel de la Police Municipale « police
online » vous en convaincra mieux que moi.
Comme vous ne lignorez pas nous réclamons le
détachement dOPJ professionnels indépendants
nommés par lautorité centrale à la
tête des polices municipales, pour une raison
defficacité et de droit. Cette idée semble
être combattue par certains maires. Nous pensons que cette
réforme pourrait être expérimentée dans
certaines communes sur la base du volontariat. Les résultats
obtenus, nous nen doutons pas, convaincraient les septiques. En
effet, nous pensons que le maire doit être « le
capitaine mais pas le barreur ». Vous trouverez ci-joint un
exemplaire de la « lettre de la police
municipale » où je développe un argumentaire
dans larticle « Le maire, lOPJ et la
séparation des pouvoirs ». Enfin, il nous semble
tout bénéfice, pour nous comme pour vous, que votre
ministère puisse compter sur 20000 policiers
supplémentaires.
De même, les maires trouveraient toujours le
bénéfice électoral de la création
dune police, ladjectif « municipale »
se passant de commentaire vis à vis des
administrés
Il nous semble urgent que vous vous occupiez de notre
profession. Nombreux sont les collègues qui ont
limpression dêtre traités comme
quantité négligeable, sans doute par manque de
communication du ministère. Votre récente proposition
dattribuer une prime au mérite aux seuls policiers
nationaux a jeté un froid, faisant dire à certains
quà risques égaux, le traitement était
différent.
De même, le volet social provoque colère et
indignation. Les policiers municipaux demandent depuis des
années lintégration de lindemnité
spéciale de fonction (« prime police »)
dans le calcul de la retraite.
Sur ce point, la différence de traitement avec nos
homologues de la Police Nationale est trop criante : plus de
4000 francs (pardonnez moi je compte toujours en francs
) de
différence de traitement à grade équivalent
à la retraite.
De même nous souhaiterions avoir des garanties sur la
possibilité de partir à la retraite à 55 ans. En
effet, tout comme les policiers nationaux, nous sommes des
fonctionnaires exerçant des missions un peu à part.
Sil est concevable dexercer des missions administratives
jusquà 65 ans, le travail de voie publique nous semble
délicat à cet âge
Sur ce point, merci de ne
pas nous oublier.
Enfin, le volet sécuritaire ne peut être
dissocié du volet social. Il ne sert à rien
dêtre en retraite si lon est mort.
Pardonnez-moi dêtre aussi direct sur ce point,
mais à chaque agression de policier municipal, je tremble.
Nous avons aussi nos morts et nous exerçons des missions
dangereuses au même titre que les autres forces de
sécurité publique.
Pour des raisons idéologiques et de jalousie, voire
de mépris, on refuse aux fonctionnaires de la
République que nous sommes les moyens de défense
adaptés à nos missions.
Pire, cest à un élu non professionnel de
prendre la décision de nous armer, et sil le
décide, il doit encore passer le barrage parfois
infranchissable du Préfet (voir lexemple du 94
)
qui refuse parfois larmement arbitrairement alors que toutes
les conditions légales sont réunies.
Pourtant, le rapport LIENARD remis à lIHESI en
1999 sur larmement des policiers municipaux est sans
ambiguïté.
Faut-il attendre des nouveaux morts pour
réagir ? Dans ce cas le
ministère, les préfets et les élus
concernés porteraient une très lourde
responsabilité.
Comme vous pouvez le constater, nous réclamons
dêtre sous un contrôle plus strict de
lÉtat, lamélioration de notre volet social
par trop inégalitaire en comparaison avec dautres
fonctionnaires exerçant des missions similaires aux
nôtres et des moyens de protéger nos vies et celles
dautrui.
Une dernière suggestion, qui pourrait remettre du
baume au cur des policiers municipaux : Tout en expliquant
bien quil ne sagit que dune reconnaissance pour
notre travail et que dautres mesures suivront (sinon vous serez
accusé par les grincheux de distribuer des médailles
sans vous attaquer à nos vrais problèmes
)
il conviendrait de réparer une injustice qui a
blessé de nombreux policiers dans leur honneur. La
Médaille dHonneur de la Police Française nous a
été retirée par Monsieur DEBRE car
rebaptisée « médaille de la Police
Nationale ». Pourquoi de pas créer une
médaille de la Police Municipale ?
Cela ne vous coûterait rien et montrerait que
lon pense à nous
Est-ce trop demander ? Nous souhaiterions en discuter
avec vous.
Dans lattente, je vous prie dagréer,
Monsieur le Ministre, lexpression de ma haute et respectueuse
considération.